Le gâteau au chocolat

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Pierre - Je n'en crois pas mes oreilles ! Répète un peu pour voir…
Anne - Ben oui, j'ai couché avec un garçon….
Pierre - Non, mais après ? Ou avant ? Je ne sais plus… Tu m'as dit ?
Anne - J'ai dit que je le connaissais à peine.
Pierre - Mais comment ! Mais pourquoi ! Comment as-tu pu!
Anne - Facile ! Tout d'abord, on s'est déshabillés, et puis…
Pierre - Toi et ton cynisme ! Je suis totalement bouleversé, choqué, par ton attitude et toi… tu avoues que tu te donnes… comme ça… tout de suite… Et entièrement en plus ! C'est bien ça, j'ai bien compris, tu lui as offert ton corps… en entier ?
Anne - Il a préféré. J'ai bien essayé de le convaincre mais il n'a rien voulu savoir. Je dois avouer que cela m'arrangeait aussi…
Pierre - Tu penses ! Il a profité de tout, ce cochon-là ! Je n'en reviens pas ! Tu as offert, comme ça, à un presque inconnu, tes cuisses, tes bras, tes lèvres, tes épaules, et même… j'ose à peine y penser, j'hésite à le formuler… j'espère me tromper… tes fesses !?!?
Anne - Ben oui, tant qu'on y était !
Pierre - Mais qu'est-ce qui t'a pris ?
Anne - Une pulsion, figure-toi. J'en ai eu envie, je l'ai fait. Un peu comme un gâteau au chocolat…
Pierre - Qu'est-ce que…
Anne - N'es-tu jamais passé devant une pâtisserie et là, bien présenté, tu as vu un superbe gâteau au chocolat te faire un clin d'œil coquin ? Tu résistes la plupart du temps. Et puis, un jour, crac, tu te le tapes…
Pierre - C'est d'un vulgaire !
Anne - Peut-être, mais c'est bien bon. Et je ne regrette rien. Je me suis régalé !
Pierre – Mais de quoi tu parles ? Du gâteau ou du type ?
Anne - D'après toi ?
Pierre - Tu me dégoûtes ? Et d'abord, qu'est-ce que cela t'a apporté, de te plonger dans le stupre, la fange et bacchanale ainsi ?
Anne - Une sorte de reconnaissance. Sur moi, sur mon corps, sur une éventuelle capacité à faire ce que j'ai envie de faire au moment où j'ai envie de le faire. Voilà, j'ai trouvé : en quelque sorte, cela m'a rassurée.
Pierre - Rassurée !?
Anne - Oui, rassurée d'être une femme, de pouvoir plaire, d'être désirée. C'est vrai, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire le désir dans ses yeux.
Pierre - Il t'a fait un clin d'œil, lui aussi ?
Anne - Moque-toi ! Tu sais, quand tu as fini le gâteau au chocolat, il te reste ../..

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